Les raisins de la colère ultra-MARINE
Marine Le Pen est arrivée largement en tête dans les départements d’outre-mer lors du deuxième tour de l’élection présidentielle. Tentons de comprendre les ressorts de ce vote.
Le vote des ultramarins à la Présidentielle de 2022 a fait l’objet de commentaires très feutrés dans les medias de grands chemins témoignant leur habituelle indifférence mais aussi leur malaise quant au résultat final. Contrairement à l’échelle nationale, Marine Le pen y a fait des scores impressionnants près de 70 % en Guadeloupe, 60 % en Martinique, en Guyane, à la Réunion et à Mayotte. Le théorème selon lequel plus l’on est éloigné du centre Parisien et des métropoles, plus on vote en faveur du Rassemblement National (RN) s’est donc vérifié.
Bloc élitaire contre Bloc populaire
Ce vote est la manifestation de la France (ultra)périphérique qui a compris instinctivement que se jouait dans cette élection une lutte des classes entre un bloc élitaire souhaitant conserver ses petits privilèges au détriment de l’intérêt général et un bloc populaire sacrifié sur l’autel de la mondialisation sauvage , travaillé par l’angoisse économique des fins de mois difficiles et l’angoisse culturelle. Malgré les cris d’orfraie de certaines personnalités locales, ce vote est d’une grande cohérence. Au premier tour, les électeurs avaient plébiscité Jean-Luc Mélenchon, sans doute flattés par son slogan de créolisation de la société faisant un écho lointain au concept littéraire développé par le martiniquais Raphael Confiant dans l’Eloge de la créolité.
Un vote marqué du sceau de l’alliance révolutionnaire
Mélenchon a aussi convaincu grâce à son programme social, l’outremer connaissant des écarts de richesse béants. Le report massif de voix de Mélenchon vers Marine Le Pen, au grand dam de la direction nationale de LFI apporte la preuve qu’une alliance entre un programme social et un programme sécuritaire peut séduire largement les catégories populaires. On notera aussi que le chantage au racisme a tourné court. Complétons le théorème ainsi : Plus le niveau de mélanine est élevé et plus le vote pour le rassemblement national est élevé, constat assez cocasse pour les professionnels de l’antiracisme.
Une mémoire ultramarine qui ne flanche pas
En réalité, les ultramarins n’ont pas oublié comment ils ont été maltraités par Emmanuel Macron lors de la crise du Covid. Ils n’ont pas oublié les soignants mis à pied, car refusant les injections expérimentales d’une thérapie génique. Ils n’ont pas n’ont plus oublié, les forces armées dépêchées sur place pour éteindre la contestation contre la tyrannie vaccinale.
Sans doute aussi que le scandale sanitaire du chlordécone aux Antilles les a gardés de toute confiance à l’égard du pouvoir central. Cette défiance se traduit d’ailleurs par un taux d’abstention élevé qui progresse élection après élection.
La victoire de l’instinct de conservation
C’est donc par instinct de conservation qu’ils ont choisi les candidats qui les éloignaient de la perspective de la dictature sanitaire, numérique et de la discrimination biologique afférente. Ils ont tenté d’écarter, par tous les moyens, les forces oligarchiques les menottant, les méprisant, sentant que les perspectives risquent d’être encore plus assombries, avec les mêmes à la manœuvre. Si en 2017, les ultramarins avaient voté très largement pour Emmanuel Macron, ils ne se sont pas laissés avoir une seconde fois. Einstein disait que la folie est de croire qu’en répétant les mêmes actions, on arrive à des résultats différents. Les ultramarins ne sont pas fous !