Buisson, le retour en France
Abhorrant le Second Empire, Ferdinand Buisson ne reviendra en France qu’après l’abdication de Napoléon III.
La fin de l’empire, à la suite de la défaite de Sedan du 1er septembre 1870, marque le début de la IIIe République.
C’est sa proclamation le 4 septembre 1870 qui convainc ce protestant libéral adepte de la philosophie spiritualiste de Victor Cousin, une philosophie qui “légitime le primat de l’esprit sur la matière, pose la liberté de l’esprit comme un fait et exalte les facultés supérieures de l’homme, la raison, la volonté, la conscience, comme moyens et source de la souveraineté sur soi-même”de revenir en France afin de s’engager pleinement pour la République.
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70 – 1896
Dispensé de combat, car fils aîné d’une veuve, Ferdinand Buisson rentre en France et s’enrôle dans la garde nationale lorsqu’il apprend la proclamation de la République.
La guerre se termine par la victoire de la Prusse. Guillaume II est couronné empereur de l’Allemagne le 18 janvier 1871 à Versailles, Paris capitule le 28 janvier 1871 et le territoire de l’Alsace-Moselle est annexé à l’Empire Allemand le 10 mai 1871.
Cette situation délicate pour les républicains est compliquée par les élections législatives du 8 février 1871 remportées par les monarchistes.
Malgré cette défaite, les partisans de la république récupèrent des ministères importants et Jules Simon (Centre gauche) devient le ministre de l’Instruction publique et nomme Ferdinand Buisson inspecteur primaire de la Seine en 1872. Cependant, il démissionne rapidement à la suite d’une campagne de presse dirigée contre lui, due notamment à ses déclarations sur la Bible.
Il conserve au ministère des fonctions plus ou moins officielles et organise la participation de la France aux Expositions universelles de Vienne en 1873 et de Philadelphie en 1876.
Présidant des commissions officielles et rédigeant des rapports, il est chargé d’instaurer un service de statistique de l’enseignement primaire en 1875 par le nouveau ministre de l’Instruction publique, Henri Wallon.
Le 10 février 1879, Jules Ferry, ministre de l’Instruction publique depuis six jours, le place à la direction de l’instruction primaire.
Il restera dix-sept années à ce poste durant lesquelles il sera l’un des architectes de l’Ecole laïque et donc de l’expulsion des congrégations de l’instruction primaire (voir notre article https://dystopia2030.com/index.php/2022/10/06/ecole-de-la-republique/).