« Nature édénique, humanité livrée au démon et colonie perçue comme un purgatoire furent les formulations mentales que les hommes du Vieux Monde appliquèrent au Brésil au cours des trois premiers siècles de son existence. » (Laura De Mello E Souza, O Diabo e a Terra de Santa Cruz)
La découverte
Le 22 avril 1500, le navigateur portugais, Pedro Alvares Cabral, découvre les côtes de ce qui deviendra le Brésil. En attendant et conformément au traité de Tordesillas – un traité dans lequel l’Espagne et le Portugal déterminent deux zones au sein desquelles ils auront le monopole de la découverte, de la navigation et du commerce – le Portugal prend possession de la terre et la baptise Terra de Verra Cruz (Terre de la Vraie Croix).
La terre, les autochtone et les colons
Si les colons s’émerveillent devant la fertilité de la terre, ils se méfient des peuples qui l’habitent. Les peuples indigènes – il n’y a pas d’unité culturelle ou politique dans le Brésil précolonial- sont accusés d’anthropophagie par les colons et les explorateurs européens.

Les colons portugais profitent des conflits qui gangrènent les peuples indigènes afin de s’installer sur les côtes brésiliennes et d’échanger des produits européens contre des esclaves autochtones.
Des autochtones également capturés lors des bandeiras et des entradas, des expéditions de colons dont les objectifs étaient, entre autres, la découverte de ressource minière, le développement de l’élevage et la capture d’esclaves.
Les esclaves servaient dans les plantations sucrières et dans l’exploitation forestière, en particulier celle du pernambouc. La découpe de l’arbre est prisée pour son bois dont les Européens tiraient une teinte rouge comme la braise.
Ce qui vaudra au pernambouc d’être aussi appelé « pau-brasil » (bois de braise) et à la terre qui l’abrite d’être rebaptisée Brésil.

Les convoitises européennes
Les richesses du Brésil attirent d’autres nations européennes, principalement la France, le Royaume-Uni et les Pays-Bas, tandis que le nombres d’autochtones diminuent fortement à cause des guerres, de l’esclavage et des maladies européennes (il faut toutefois souligner que faute de femmes européennes, les premiers colons portugais se métissèrent avec des autochtones). Dans ce contexte, le Portugal expulse les puissances étrangères installées sur les côtes brésiliennes et remplace les esclaves indigènes par des Africains. Il renforce aussi sa présence en conquérant l’intérieur des terres (en violation du traité de Tordesillas) et en diversifiant l’économie de la colonie grâce au café, aux mines d’or puis au coton.

Les nouvelles frontières consolidées par le traité de Madrid, – signé en 1750, il autorise l’expansion de l’empire portugais au détriment de l’empire espagnol – le Portugal développe sa colonie jusqu’à ce que Napoléon bouleverse l’histoire du Brésil.