L’existence de l’Empire est garantie par l’entente entre la famille royale et l’aristocratie foncière. L’entrée en dissidence de cette dernière, conséquence de l’abolition de l’esclavage et de la réforme de la propriété terrienne, accélère la chute d’un empire déjà fragilisé par la situation économique et sociale.
La situation économique
La fin de l’Empire est marquée par une baisse de la production et de l’exportation du café, due à la sécheresse des années 1875-1877, et par une baisse de la valeur de la monnaie. Cette dévalorisation pousse le pays à contracter deux emprunts de 6 millions de livres sur la place de Londres en 1886 et en 1888.
Les lois sur les terres
L’abolition progressive de l’esclavage – nous avons abordé le sujet dans l’article précédent : Brésil : l’Empire (1822 – 1889) – prive les grands propriétaires terriens de leur main-d’œuvre. Pour pallier ce manque, le Brésil opte pour deux solutions :
- Il recourt à l’immigration européennes. Naturellement, il est inconcevable d’attirer les Européens en leur promettant le quotidien d’esclaves et le gouvernement propose donc aux nouveaux arrivants d’acquérir des terres.
Pour ce faire, il promulgue des lois poussant les grands propriétaires à céder les terres inexploitées. Ces derniers s’opposent à ces dispositions légales, ce qui ralentit l’immigration européenne et l’ascension sociale des petits et moyens propriétaires.
- Il se lance dans la mécanisation de la production. Toutefois, elle intervient tardivement et les machines importées d’Angleterre sont très onéreuses.
La colère de l’armée
Les guerres de l’empire ont permis la promotion d’officiers issus des catégories modestes. Ces derniers se méfient des politiques qu’ils accusent, à cause de leur corruption, d’entraver le développement du pays ; ils blâment aussi l’empereur pour son laisser-faire.

La chute de l’empereur
L’empereur est esseulé dans un pays en ébullition à cause d’une situation sociale, économique et financière de moins en moins supportable. Il est destitué le 15 novembre 1889 par des putschistes menés par le maréchal Déodoro Da Fonseca, un héros de la guerre du Paraguay qui déclarait un mois auparavant à propos de l’empereur Pierre II : « Le Vieux ne gouverne plus » .
La proclamation de République des Etats-Unis du Brésil est accompagnée d’une Marseillaise.
