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La renaissance 

Après plus de 10 années de guerre, la Syrie s’affirme de nouveau sur la scène internationale en réintégrant la Ligue arabe dont elle fut écartée en 2012. Elle devait être rayée de la carte du monde par la coalition belliciste internationale menée par l’OTAN. Pour ce faire, dès 2011, une grande entreprise de déstabilisation du pays a pu être lancée sous le modèle des printemps arabes du Grand Maghreb. Son but était de chasser Bachar-el-Assad du pouvoir pour le remplacer par des hommes stipendiés à l’OTAN afin de faire main basse sur l’ensemble du sous-sol riches en pétrole et minerais. L’objectif non-avoué étant la transformation de l’ensemble du Moyen-Orient selon les plans des néoconservateurs américains. Cela passait par une destruction totale des structures politiques et économiques.  

 

 

La Guerre hybride 

La Syrie a été le théâtre d’une guerre hybride moderne où des tiers interposés comme Daesh (Etat Islamique) ou Al-Nosra (branche d’Al-Qaïda en Syrie) ont tenté d’accaparer une partie des territoires syriens (Idlib, Palmyre, Alep, Damas). Ces tiers interposés ont servi de prolongement militaire sur le terrain au bombardement des cibles syriennes par les grandes puissances de l’OTAN (France, USA, R-U) ou encore Israël. La Turquie, dans sa perspective de néo-ottomane , a aussi tenté de tirer les marrons du feu en soutenant les forces dites rebelles, c’est-à-dire l’opposition au régime de Damas. In fine, l’armée nationale syrienne devait faire face à plusieurs fronts et plusieurs ennemis de différentes natures. Une résistance interne s’est alors organisée pour lutter contre les différents assaillants permettant au pouvoir en place de se maintenir et de se renforcer. Elle a été rejointe  par les Russes et les Iraniens qui ont permis de consolider la résistance et de protéger des villes importantes (La Syrie n’a pas repris totalement la main, les Américains et les Turques sont toujours présents). Ce fut le point de bascule majeur de la guerre.  

Un pays avec de profondes cicatrices  

Si la Syrie est parvenue à conserver une grande partie de son territoire, après d’âpres combats, elle a néanmoins beaucoup perdu.  D’abord elle reste occupée au nord-est par les Etats-Unis qui contrôlent les champs pétroliers et une partie du blé. Autant de rentrée financière en moins pour l’Etat Syrien.  Contrairement à la communication officielle de Washington, les Américains se maintiennent dans le pays. Ils imposent un embargo très contraignant dit loi Caesar (Caesar Syria Civilian Protection Act) prenant à la gorge la population syrienne. L’Union Européenne toujours à la remorque des Etats-Unis impose elle-aussi des sanctions contre le régime d’Assad. Si la Ligue Arabe avait emboîté le pas en sanctionnant le régime d’Assad, la réintégration de la Syrie laisse présager une levée de ces sanctions.  

Une grande partie de ses forces vives (bourgeoisie) très qualifiées se sont exilées en dehors du pays à l’occasion de la guerre.  L’Allemagne a par exemple, accueilli près de 800 000 syriens et a facilité leur intégration sur le marché du travail en accordant facilement des visas ou des naturalisations. Ces forces vives bien installées et peut-être séduites par le mode de vie occidental retrouveront difficilement le chemin du retour au bercail. Autant de cerveaux manquant à la reconstruction du pays.  

La Syrie doit aussi faire face encore aux conséquences du séisme qui a touché très fortement le nord du pays. Des immeubles se sont écroulés, ou sont désormais très fortement fragilisés entrainant des déplacements de population. Ce séisme frappe de plein fouet la principale zone industrielle du pays (Alep) déjà très meurtrie par les combats.  

Quel avenir ?  

Bachar El-Assad tente de préparer le futur en élargissant son réseau d’alliés et craignant sans doute une marge de manœuvre trop limitée avec la Russie ou l’Iran. Un rétablissement des relations diplomatiques a été parachevé avec l’Arabie Saoudite mais aussi plus globalement avec les pays de la ligue Arabe. Ceci marque le retour dans le concert des nations et peut-être le début de la reconstruction du pays, qui en a bien besoin.  

L’autre défi sera de maintenir le fragile équilibre entre les différentes communautés du pays (Alouites, Chiites, Sunnites, Chrétiens, Druzes) qui sont restées soudées pendant la guerre, mais qu’en sera-t-il après le départ de Bachar el-Assad prévu en 2028 ? L’usure du pouvoir guette l’homme fort du régime à la tête de l’Etat syrien depuis 2000. Pour l’instant, aucun successeur n’a été désigné (son frère peut-être) mais la bataille de l’après Bachar risque d’être rude entre factions opposées au sein du parti Baas qui se regardent en chien de faïence. Le chemin du redressement est encore long pour Damas. 

 

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